A la rencontre d’un artisan d’art : AMARANTIC, ébénisterie d’Olivier Patard.

AMARANTIC

Notre territoire a des talents !

Poussons la porte de l’atelier AMARANTIC place du Château Gaillard à Montmorency, d’abord accueilli par les odeurs de tanin, d’huile de lin et de vernis naturel, nous retrouvons l’ébéniste Olivier Patard à l’ouvrage.

En quoi consiste l’ébénisterie au juste et quel est votre parcours ?

Crédits photos : Merci à François VUILLEMET - Domont et sa Région 

Sans ambages Olivier nous explique que l’ébéniste travaille les meubles plaqués, la marqueterie, à la différence du menuisier qui lui travaille le bois brut.

Un savoir-faire bien spécifique auquel s’est frotté Olivier, dès ses 16 ans en suivant la formation CAP d’ébéniste et dessinateur d’ameublement de la filière « métiers d’art » de la prestigieuse école Boulle dans le 12ème arrondissement de Paris.

Petit-fils et fils d’artisan tapissier, Olivier s’est tout naturellement orienté vers les métiers de l’artisanat d’art.

Après une première activité en atelier indépendant dans le quartier des buttes Chaumont, Olivier met à l’épreuve son savoir-faire et ses compétences pendant 30 ans chez les antiquaires du Faubourg Saint-Honoré comme Jean-François Anne, Gino Fouquet et Camille Burgi du quartier Drouot.

Pourquoi s’installer sur le territoire de Plaine Vallée ?

Par envie de retrouver une certaine liberté et de prendre le temps qu’il juge nécessaire pour rendre sa beauté à un meuble, Olivier a décidé de reprendre une activité indépendante.

A la recherche d’une localisation privilégiée, en adéquation avec sa clientèle, son étude de marché le conduit vers Plaine Vallée. D’abord tourné vers Enghien-les-Bains, il découvre par hasard Montmorency. C’est un véritable coup de cœur pour la place Château Gaillard et les bâtisses du XVIII ème siècle la bordant.

L’artisan intervient sur tout le territoire de l’Agglomération, dans le Val d’Oise et Paris mais également dans toute la France.

L’ébénisterie, un savoir-faire en perdition ?

« L’avenir du métier est néanmoins en question » s’inquiète-t-il, selon Olivier, malgré l’engouement pour la consommation durable et éthique, la culture du meuble ancien se perd, mes clients sont des personnes attachées à un meuble, une chaise, un bureau pour leur valeur sentimentale et la volonté de conservation et de transmission familiale. »

La formation et la transmission du savoir-faire se fait par l’accueil de stagiaires au sein d’Amarantic « j’accueille ponctuellement des stagiaires en formation, je suis attentif à leur motivation, le métier est dur et surtout à leur goût pour les matériaux nobles et plus généralement les belles choses. »

« Mon record, 650 heures sur un meuble ! »

Empreint d’humilité, c’est en le questionnant sur ce qui fait un bon ébéniste que l’on comprend tout l’attachement de l’artisan à son métier « un bon ébéniste est avant tout patient et minutieux, c’est quelqu’un qui fait preuve de sensibilité à la matière et aux formes, qui sait respecter les matériaux et le travail noble et surtout qui dispose d’un solide bagage en histoire de l’art. Le cœur du métier, c’est la restauration, en utilisant les colles de l’époque, les bonnes techniques et ainsi restituer un meuble au plus près son état d’origine ». Olivier reconnaît avoir comptabilisé 650 heures de travail pour réaliser un meuble Louis XV.

Le vernissage au tampon, sa spécialité 

Le travail d’Olivier s’étend du démontage de la caisse pour la reprise du bâti du meuble, le traitement et le remplacement des parties abîmées, mais sa spécialité c’est la marqueterie XVIIIème siècle et le vernis au tampon. Il s’agit d’une recette traditionnelle de vernis naturel à base de résine, d’alcool et d’huile de vaseline appliqué minutieusement au tampon. Le tampon nous explique l’artisan, c’est une mèche de coton disposée au centre d’un tissu savamment plié qui permet d’appliquer avec délicatesse et selon une technique spécifique, le vernis en couches successives.

Le résultat est stupéfiant avec un rendu d’aspect lisse et fin marquant le bois de subtiles teintes chaudes.

Un savoir-faire d’excellence que l’ébéniste exerce toujours pour de grands antiquaires exposant à la Biennale des Antiquaires du Grand Palais.

Olivier Patard travaille en réseau avec d’autres artisans d’art quand il estime que son savoir-faire atteint ses limites, comme un sculpteur d’art, un tourneur sur bois, une doreuse et plusieurs tapissiers

Le mot du spécialiste : Le tarabiscot

Constitué de bois et de clefs de serrage, cet outil est utilisé pour réaliser des petites moulures sur des pièces courbes. Quand le dessin est complexe on dit qu’il est… tarabiscoté !

 

Contact

Site internet :  http://www.ebeniste-paris-patard.fr/

Téléphone : 09 50 92 74 37

 

Crédits photos : Merci à François VUILLEMET – Domont et sa Région 

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